Santé publique

L’allaitement maternel : aussi bénéfique pour la mère que son enfant

Mis à jour le 09/05/2023 | 7 min de lecture

L’allaitement maternel présente bien des avantages jusqu’aux 6 mois du bébé. N’hésitez pas à poser des questions aux professionnels de santé, pour vous accompagner dans cette décision.

L’essentiel

  • L’allaitement maternel est le mode d’alimentation du nourrisson recommandé par les experts en nutrition et en pédiatrie.
  • Le lait maternel satisfait tous les besoins du nourrisson pendant les premiers mois de sa vie. L’allaitement est aussi bénéfique pour la mère.
  • Il est naturel de se poser toutes sortes de questions lors des premières tétées, les professionnels de santé présents pour y répondre.

L’allaitement maternel est le mode d’alimentation du nourrisson recommandé par les experts en nutrition et en pédiatrie. En France, 75 % des femmes déclarent vouloir allaiter. Pourtant, elles sont moins nombreuses à passer le cap. En cas d’inquiétude ou d’interrogations des parents, les professionnels et auxiliaires de santé se tiennent disponibles pour répondre à toutes les questions concernant l’allaitement.

 

allaitement maternel

 

L’allaitement maternel, les bienfaits pour l’enfant

Les effets bénéfiques du lait maternel pour le nourrisson sont largement reconnus. À lui seul, le lait maternel satisfait tous les besoins du nourrisson pendant les premiers mois de sa vie. Il  permet de  :

  • assurer une protection immunitaire au nourrisson grâce aux anticorps qu’il contient et qui le protègent contre les infections, et diminuent les risques d’allergie ;
  • prévenir des diarrhées infectieuses ;
  • prévenir des infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) et respiratoires (bronchiolites, bronchites asthmatiformes) si l’allaitement dure plus de 3 mois ;
  • réduire les risques d’allergie et d’obésité.

La composition du lait maternel en protéines, en acides gras et en minéraux est parfaitement adaptée à l’enfant ; elle évolue au fil des semaines mais également pendant la tétée.

Entre peur de mal faire et reprise rapide du travail, la durée de l’allaitement reste très courte. La médiane est estimée à 10 semaines, alors que les recommandations de l’OMS préconisent un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie du nourrisson. 

En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre sage-femme, au médecin traitant ou à un spécialiste

Un choix pour la mère

L’allaitement est aussi bénéfique pour la mère. L’utérus reprend sa place plus rapidement grâce aux contractions de l’utérus provoquées par les tétées, c’est le phénomène des tranchées. À long terme, il réduit le risque de cancer du sein et des ovaires avant la ménopause et diminuerait l’ostéoporose après la ménopause.

Les raisons médicales qui contre-indiquent l’allaitement maternel sont exceptionnelles, tant pour la mère (infection par le VIH, sauf pasteurisation du lait) que pour le nouveau-né (anomalie congénitale du métabolisme : galactosémie).

Le choix d’allaiter ou non son enfant est souvent contraint par des raisons professionnelles, l’environnement social, la peur de mal faire… Le père joue aussi un rôle dans ce choix car il soutient la mère. Le meilleur choix se fait par les parents, pour le bien-être de tous, sans aucune culpabilisation.

Notre conseil : Pour s’informer sur l’allaitement maternel, le Programme national nutrition santé (PNNS) propose un guide spécifique.

En cas de doute, consulter un médecin

Il est naturel de se poser toutes sortes de questions lors des premières tétées : « Est-ce que ça fait mal ? », « Est-ce que j’aurai assez de lait pour nourrir mon enfant ? », « Est-ce que mes seins seront abîmés ? », « Quelles précautions alimentaires dois-je prendre ? ». Pour y répondre, les professionnels de santé sont à l’écoute des mères.

Pendant la période de l’allaitement, l’ajout de vitamines D et K est nécessaire pour l’enfant nourri exclusivement au sein. Dans le même temps, il est contre-indiqué de fumer ou de subir un tabagisme passif, de boire de l’alcool et de prendre des médicaments à haute dose.

Le service de retour à domicile des patients hospitalisés (ou Prado) est proposé après l’accouchement lorsque l’équipe médicale le décide. La mère peut choisir une sage-femme qui vient lui rendre visite. Cette rencontre est l’occasion de vérifier que tout se déroule bien, et de répondre aux questions ou inquiétudes des parents.

Enfin, pour en savoir davantage sur l’allaitement maternel, rendez vous sur La Leche League le site de la Coordination Française pour l’Allaitement Maternel (CoFAM). Vous pouvez aussi vous adresser aux consultants en lactation IBCLC.

Le saviez-vous ?

Le point sur le « congé pour allaitement » et le congé post-natal

Le congé maternité comprend un arrêt prénatal et postnatal. Sa durée légale varie en fonction du nombre d’enfants : dix semaines de congé postnatal jusqu’à deux enfant, dix-huit semaines dès trois enfants et vingt-deux semaines dès deux enfants en même temps. En revanche, il n’existe pas de congé dédié à l’allaitement : le congé postnatal ne peut pas être prolongé pour cette raison. Le code du travail mentionne plusieurs articles permettant de bénéficier du droit d’allaiter sur son lieu de travail. Ces droits permettent de :

  • disposer d’une heure pour allaiter pendant les heures de travail jusqu’au un an de votre enfant (L224-2),
  • l’heure d’allaitement peut-être coupée en 2 demi-heures (R224-1),
  • d’être autorisée à allaiter dans votre établissement pendant cette durée. un local peut être mis à votre disposition selon l’importance et la nature de l’établissement (L224-3),
  • au-delà de plus de cent femmes de 15 ans dans l’établissement, vous pouvez exiger une pièce d’allaitement dans ou à proximité de l’établissement (L224-4),
  • la pièce d’allaitement doit obligatoirement comporter de l’eau, un lavabo et un siège (R224-3).

Des conventions collectives peuvent prévoir des dispositions supplémentaires à ces articles de Loi. Il faut se renseigner auprès de son employeur.