Crises suicidaires : des solutions pour les prévenir
La prévention contre le suicide et les tentatives de suicides font l’objet d’actions spécifiques depuis près de 20 ans. La prévention de tels actes est donc un enjeu majeur de santé publique, et fait l’objet d’actions spécifiques.
L’essentiel
- Le suicide est l'une des principales causes de mortalité à tout âge en France, avec plus de 9 000 décès par an et 220 000 tentatives de suicide.
- À Paris, la Mission santé mentale intervient pour soutenir les institutions et les dispositifs liés aux problématiques de santé mentale.
- Les décès par suicide concernent les hommes dans 75 % des cas, avec un nombre de suicides qui augmente avec l’âge.
- Le médecin traitant est le premier interlocuteur vers qui se tourner en cas de symptômes d’anxiété et de signes de mal-être.
Chaque année, le suicide est parmi les vingt premières causes de mortalité à tout âge. En France, plus de 9 000 personnes se donnent la mort chaque année.
Un Observatoire national du suicide pour mieux agir
La France fait partie des pays européens les plus touchés par ce fléau. Le nombre de décès par suicide est trois fois plus élevé que le nombre de morts provoquées par un accident de circulation. En France, 220 000 personnes tentent de se donner la mort chaque année, mais toutes les tentatives et crises suicidaires ne sont pas signalées et prises en charge.
L’Observatoire national du suicide (ONS) a été créé pour mieux comprendre les conduites et crises suicidaires. L’ONS réunit des chercheurs et des professionnels de santé, des représentants d’associations, des représentants de différentes institutions (les ministères, l’Assurance Maladie…). L’objectif est de « connaître pour prévenir », grâce à des bilans chiffrés, des actions nationales et locales et des recommandations
Les décès par suicide concernent les hommes dans 75% des cas, avec un nombre de suicides qui augmente avec l’âge. Chez les jeunes de 15-24 ans, le suicide est la deuxième cause de mortalité après les accidents de la circulation.
Les crises et les conduites suicidaires sont un risque évitable. C’est là où les actions de prévention et d’accompagnement menées au niveau local et au niveau national prennent toute leur importance.
Prévention des crises suicidaires :des actions au niveau national et au niveau local
La crise suicidaire est un état de trouble psychique aigu, caractérisé par la présence d’idées noires et d’une envie de suicide de plus en plus marquées et envahissantes. La personne confrontée à ce moment de grande souffrance ne trouve pas en elle les ressources suffisantes pour le surmonter. Elle se sent dans une impasse et confrontée à une telle souffrance que la mort apparaît progressivement comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise.
L’identification des populations à risque, classe d’âge, milieu professionnel, secteurs d’activités et des facteurs « déclencheurs », usage de psychotropes, décrochage scolaire… permet de cibler les actions de prévention et participe de la réussite de la politique de prévention du suicide qui repose à la fois sur des actions collectives et individuelles. Il s’agit d’améliorer le repérage, la prise en charge, l’accompagnement et le suivi des personnes fragiles :
- souffrant de dépression ou d’addiction ;
- présentant une vulnérabilité particulière face au risque de suicide ;
- en situation de précarité et nécessitant des soins psychiatriques ;
- ayant déjà effectué une tentative de suicide ;
- vivant une situation de souffrance liée au travail (burn-out par exemple).
À Paris, la Mission santé mentale intervient pour soutenir les institutions et les dispositifs liés aux problématiques de santé mentale. Il s’agit d’une spécificité parisienne. Elle est rattachée à la Dases (Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé) de la Mairie de Paris et œuvre en collaboration avec les établissements de soins parisiens (GHT Paris – Psychiatrie & Neurosciences). Le relais passe également par les associations locales, ou par l’Assurance Maladie. À Paris, la CPAM a déjà mis en place des actions de prévention et d’accompagnement en direction des jeunes.
Notre conseil : le médecin traitant est le premier interlocuteur vers qui se tourner en cas de symptômes d’anxiété et de signes de mal-être : manque d’estime de soi, fatigue, sentiment d’échec, troubles du sommeil, irritabilité… Il est également possible de se rendre dans un CMP (centre médico-psychologique) pour bénéficier d’une consultation avec un psychologue ou un psychiatre prise en charge par l’Assurance Maladie.
Que faire face à une crise suicidaire ?
L’attitude à adopter dépend de la situation. En cas d’urgence, le premier réflexe est de contacter des services qui pourront intervenir le plus rapidement possible : le SAMU (15) ou le 112 (numéro européen des urgences). La crise suicidaire peut aussi se traduire par une pulsion de suicide partagée avec un proche, ou par une attitude qui laisse craindre des idées suicidaires. Dans ce cas, ce sont les professionnels de santé qui prennent le relais : le médecin traitant, un spécialiste en psychiatrie ou un psychologue, ou encore le centre médico-psychologique (CMP) le plus proche. Les services d’écoute sont très sollicités. C’est le cas de SOS Amitié, Suicide Écoute, SOS Suicide Phénix qui disposent d’une ligne dédiée pour l’Île-de-France, ou encore Fil Santé jeunes et SOS Psy urgence.