Mélanome : le détecter tôt pour une meilleure guérison
Le mélanome est un cancer de la peau peu fréquent, mais grave s'il n'est pas diagnostiqué tôt. En cas de doute ou de lésion, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
Si le soleil fait du bien au moral, il ne faut pas négliger les conséquences pour la peau : l’exposition prolongée peut être dangereuse. Le soleil est en effet la cause principale du vieillissement prématuré de la peau et des cancers cutanés. Le mélanome est un cancer de la peau peu fréquent, mais grave s’il n’est pas diagnostiqué tôt.
Qu’est-ce qu’un mélanome ?
Le mélanome est un cancer qui se présente aussi sous la forme d’une tache plane, de couleur brune, en général. Il peut aussi apparaître à partir d’un grain de beauté : on remarque alors un changement de forme ou de taille. On le confond souvent avec un grain de beauté (nævus) qui est bénin.
On classe le mélanome en 4 types :
- mélanome superficiel extensif. Il s’agit du plus fréquent. Il est souvent lié à des coups de soleils importants dans le passé, notamment dans l’enfance, et pour les personnes avec une peau fragile et sensible au soleil.
- mélanome de Dubreuilh. Il survient de façon quasi exclusive chez les personnes âgées. Son aspect est celui d’une tâche qui s’étend progressivement sur plusieurs années, le plus souvent sur le visage, les joues, les temps ou le front.
- mélanome acro-lentigineux. il se développe sur les extrémités : paumes des mains et plantes des pieds. La particularité de ce mélanome est qu’il se développe sur des zones non exposées au soleil.
- mélanome nodulaire. Avec sa forme de nodule, il représente 10 à 20% de tous les mélanomes. Il se développe rapidement en profondeur, et expose à un risque élevé de métastase
L’exposition aux rayons ultraviolets (soleil ou lampe UV) est le principal facteur favorisant la survenue d’un mélanome.
UV naturels et artificiels, attention danger
UV naturels
Les dommages causés à la peau par l’exposition au soleil s’accumulent avec les années : vieillissement précoce de la peau (UVA) et dans le pire des cas, un cancer de la peau (carcinomes et mélanomes). La vigilance doit être accrue chez les enfants et les personnes âgées. Les bébés ne doivent pas être exposés au soleil avant 2 ans.
Les types de peaux (ou phototypes) sont inégaux face au soleil. Les personnes de phototype 1 et 2 (peau très claire, cheveux roux ou blonds, taches de rousseur…) sont plus sensibles aux effets nocifs des rayons. La présence de nombreux grains de beauté, de lésions cutanées douteuses ou des antécédents familiaux de cancers cutanés sont également à surveiller. Les personnes présentant ces risques doivent consulter leur médecin traitant ou un dermatologue.
Le site ameli.fr Des conseils pour bien se protéger ou mieux connaître les effets des UV sont facilement consultables.
UV artificiels
Avoir recours aux UV artificiels pour « préparer sa peau au soleil » est une fausse bonne idée. Ils ne font que se cumuler aux rayons du soleil et accroissent le risque de cancer cutané. À titre d’exemple, une séance de 15 minutes dans une cabine de bronzage en France correspond à une exposition de même durée sur une plage des Caraïbes, sans protection solaire.
Selon plusieurs expertises émises par l’Anses, le risque de cancer de la peau lié au bronzage artificiel est avéré. Les UV artificiels dispensés par les appareils de bronzage sont reconnus comme cancérigènes. Avant 18 ans, leur usage est interdit. En cause, les UVA, présents en plus grande quantité dans les UV artificiels, qui sont responsables d’un vieillissement cutané prématuré (les rides apparaissent plus vite, plus tôt) et sont impliqués dans la survenue des cancers de la peau.
Chaque année, l’institut de veille sanitaire (InVS) – Santé publique France attribue 350 cas de mélanome et 76 décès aux cabines de bronzage en France. Les UV artificiels réclament donc autant d’attention que les UV naturels, comme le rappellent les différentes communications officielles de l’institut national du cancer.
Notre conseil : retrouvez les conseils et les bons réflexes de l’Institut national du cancer pour vous protéger du soleil et veiller sur votre peau.
Le dépistage précoce du mélanome cutané
Le mélanome cutané ne représente que 10 % des cancers de la peau, mais il est le plus grave. Toutefois, lorsqu’il est dépisté à un stade précoce, il peut être traité efficacement. En effet, s’il est dépisté suffisamment tôt, ce cancer est dit « de bon pronostic », avec un taux de survie à 5 ans estimé à 85 % (source : Santé publique France – Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). En revanche, lors d’un diagnostic tardif, les traitements sont nettement moins efficaces. De l’autocontrôle au rendez-vous chez le médecin traitant, toutes les possibilités de diagnostic anticipé du mélanome sont privilégiées.
Le dépistage précoce consiste en un auto-examen régulier de la peau qui permet le repérage de toute lésion suspecte. Il s’agit de vous familiariser avec votre peau, vos grains de beauté et vos taches de rousseur. Pour réaliser cet auto-examen, il vous faut un miroir sur pied et un miroir à main. Assurez-vous que la pièce soit bien éclairée. Ce dépistage est recommandé tous les trois mois pour les personnes présentant plusieurs facteurs à risque. Il est également recommandé, pour ces personnes, de se faire examiner au moins une fois par an par un dermatologue.
La règle « ABCDE » peut vous aider à reconnaître les signes d’alerte d’un mélanome :
- A comme Asymétrique : la tâche n’est pas régulière.
- B comme Bords irréguliers
- C comme Couleur non homogène
- D comme Diamètre : en augmentation
- E comme Évolution : de la taille ou de la couleur.
Notre conseil : surveillez votre peau et soyez vigilants à tout changement (apparition d’une nouvelle tâche brune, grain de beauté d’aspect changeant…). En cas de doute ou de lésion, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
Enfin, chaque année, se tient au mois de mai, la Semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau. Cette action est organisée par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), avec le soutien de l’Institut national du cancer. Elle permet de bénéficier d’une consultation de dermatologie gratuite, des dermatologues volontaires recevant bénévolement à leur cabinet, sur leur temps de consultation. Tout le monde ne peut cependant pas être dépisté au cours de cette semaine de prévention. La priorité est en effet donnée aux personnes dites « à risque » (selon les critères de l’Assurance maladie).