Maladies chroniques : le régime alimentaire au cœur de la prise en charge
L’éducation thérapeutique du patient (ETP) et des conseils personnalisés permettent à des patients souffrant de maladies chroniques d’adopter une hygiène alimentaire adaptée dans le cadre de leur traitement.
Les patients atteints de maladies chroniques doivent suivre un régime alimentaire approprié pour éviter la survenue de complications. Grâce à un accompagnement médical et à l’éducation thérapeutique, chaque malade peut adopter l’alimentation qui convient à son état de santé. Nathalie Riant, diététicienne à la Cpam de Paris, apporte son éclairage.
20% des Français concernés par les maladies chroniques
En France, les maladies chroniques touchent près de 20% de la population d’après l’Institut national de Veille Sanitaire (Invs). Les plus fréquentes sont le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires (cardiopathies et AVC) et le cancer.
Maladies chroniques et alimentation sont étroitement liées : la surcharge pondérale et les déséquilibres alimentaires sont des facteurs de risque des pathologies citées précédemment. Elles nécessitent un suivi rigoureux, impliquant la pratique d’une activité physique régulière et l’adoption d’une hygiène alimentaire appropriée.
La nutrition en plus des médicaments
Le diagnostic d’une maladie chronique nécessite un suivi médical régulier et une surveillance de l’équilibre alimentaire en vue d’éviter les complications. Ainsi, l’importance de l’alimentation et de l’activité physique est équivalente à celle des médicaments dans le traitement d’une maladie chronique comme le diabète de type2. Elle fait partie du processus d’éducation thérapeutique du patient : un programme personnalisé pour mieux vivre avec la maladie au quotidien et acquérir davantage d’autonomie (voir encadré).
« Le régime rime avec encouragement »
Dans ce cadre, il est conseillé de faire appel à un diététicien ou à un nutritionniste. Leur rôle : déterminer des repas adaptés à l’état de santé du malade. En tenant compte des besoins particuliers de chaque patient, ils orientent vers des familles d’aliments à privilégier ou à éviter.
Même si les conseils de base sont souvent similaires, une personne diabétique n’adopte pas forcément la même alimentation qu’un malade atteint d’un cancer, par exemple. La diététicienne Nathalie Riant, recommande « une alimentation équilibrée » de manière générale. « Le régime rime aussi avec encouragement. Toute modification alimentaire doit être acceptée par le patient pour l’aider à avancer sans créer de culpabilité. »
Attention aux régimes amaigrissants et aux risques associés
Le suivi d’un régime amaigrissant drastique en l’absence de suivi médical est fortement déconseillé. « Ils peuvent être néfastes pour la santé s’ils ne sont pas adaptés à la pathologie du patient ». Même chez une personne en bonne santé, ce type de régime n’est pas sans risque : perte de masse musculaire et/ou osseuse, carences, effet yo-yo et reprise pondérale rapide.
Chez une personne atteinte d’une maladie chronique, « les régimes farfelus sont à proscrire. Le régime alimentaire doit correspondre aux besoins de chacun » explique la diététicienne. Un régime amaigrissant peut exclure des aliments nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme et à la bonne mise en œuvre du traitement médicamenteux.
Pour Nathalie Riant, « en cas de surpoids il ne faut pas se lancer dans des régimes amaigrissants sans l’encadrement d’un spécialiste. C’est lui qui détermine avec le patient ce qui est bon de faire en fonction de ses habitudes alimentaires et quotidiennes, ses besoins et sa pathologie ». Cet accompagnement se traduit comme un réel échange entre le spécialiste et son patient, pour adapter au mieux le régime aux goûts du patient.