Un suivi médical régulier, l’allié du patient diabétique
Une table ronde sur l’accompagnement du patient diabétique : le suivi médical est important pour éviter les complications dues à la maladie.
Quand on est diabétique, il est primordial d’effectuer régulièrement des examens médicaux de contrôle. Cela permet de connaître l’évolution de sa maladie, de la comprendre, pour adapter son quotidien et adopter les meilleurs réflexes. Deux spécialistes insistent sur l’intérêt d’un bon suivi médical et détaillent sophia, le dispositif d’accompagnement de l’Assurance Maladie.
Le docteur Pierre Bel-Lassen, interne en endocrinologie à l’AP-HP, rappelle que l’annonce de la maladie est un choc, « Lorsqu’un patient apprend qu’il est diabétique, il réalise que sa vie va connaître de nombreux changements. Beaucoup se sentent perdus face au régime alimentaire et surtout face aux nombreux examens de suivi. Ils ne comprennent pas toujours à quoi ils servent. » Cette méconnaissance doit être comblée par des explications. Pour le Dr Pierre Bel-Lassen, la pédagogie est essentielle : « il faut leur expliquer pourquoi il est nécessaire d’effectuer des contrôles oculaires, artériels, sanguins, podologiques. Toutes les graves complications que cela permet d’éviter ». Aucun examen ne doit être négligé. Ainsi, la rétinographie (examen du fond de l’œil) permet de vérifier l’état de la rétine qui risque d’être endommagée au cours d’un diabète non surveillé, avec des risques de cécité. La recherche d’albumine dans les urines permet de dépister une atteinte précoce du rein par le diabète qui peut évoluer par la suite vers un dysfonctionnement de cet organe vital. Le dosage de l’hémoglobine glyquée permet de vérifier l’équilibre du diabète sur les trois derniers mois. Aller régulièrement chez un podologue évitera des blessures pouvant mal cicatriser… Selon le Dr Pierre Bel-Lassen, « il est indispensable que le patient diabétique effectue tous ces examens et donc c’est au médecin de bien lui faire comprendre les enjeux d’un bon suivi ».
Accompagner les patients
La nécessité impérative de ce suivi médical du patient diabétique est partagée par les pouvoirs publics. La mise en place du dispositif sophia illustre cette volonté d’accompagner les patients atteints de maladie chronique. Le docteur Marcheix-Bataille, médecin conseil de l’Assurance Maladie, rappelle que le « service sophia permet vraiment d’accompagner le patient surtout en ce qui concerne la surveillance de sa maladie. Il s’agit d’un accompagnement à distance dont l’objectif est de faciliter la gestion de la maladie au quotidien. Il est complémentaire à celui du médecin traitant ou de l’endocrinologue. »
Concrètement, sophia propose aux adhérents la disponibilité d’infirmières(ers) conseillères(ers) – joignables via le 0 809 400 040 (service gratuit + prix appel). Ce personnel est particulièrement attentif pour aborder les points importants comme les examens de suivi, l’observance du traitement, les gestes de l’hygiène quotidienne. Il est là aussi lors des moments sensibles comme le passage à l’insuline ou les moments de lassitude où le moral a besoin d’être regonflé.
Une action humaine au cœur du dispositif, qui prend toute son importance « surtout pour les personnes isolées, et elles sont nombreuses à Paris. Ne pas rester seul face à sa maladie est un facteur important pour la maîtriser et, autant que faire se peut, éviter les complications. », rappelle le Dr Marcheix-Bataille.
Le Dr Bel-Lassen estime que sophia peut réellement aider les patients diabétiques dans l’approche et la gestion de leur maladie. « On peut dire que sophia est un dispositif qui aide le patient à ne pas perdre pied face à son traitement et aux nombreux examens de contrôle auxquels il doit régulièrement se soumettre. » Et le Dr Marcheix-Bataille précise que « le médecin traitant est totalement associé à la démarche, ainsi sophia ne s’immisce pas dans la relation patient/médecin traitant. Sophia est complémentaire à d’autres dispositifs comme les programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP), les dispositifs de soins coordonnés, ou encore les prestations proposées par les réseaux de santé, les associations de patients, les centres de santé. Il répond à trois grands principes : la personne est libre et volontaire d’y adhérer, il est gratuit, respecte la confidentialité et le secret médical ». Cela explique sans doute les raisons de son succès et pourquoi il est bien vécu par les adhérents.
Propos recueillis lors de la table ronde sur le diabète le 22 février, à la Mairie du 11e arrondissement. Cette table ronde était organisée par l’Assurance Maladie de Paris avec l’Association Française des Diabétiques et la Maison du Diabète.