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La mammographie de dépistage : deux avis valent mieux qu’un !

Mis à jour le 28/04/2022 | 6 min de lecture

Le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé en France en 2004. Son but est de réduire la mortalité liée au cancer du sein et d’améliorer la qualité des soins des personnes concernées.

En France, parce que le diagnostic précoce des cancers permet d’optimiser sa prise en charge, et donc d’avoir recours à des traitements moins lourds, un dépistage organisé est mis en place pour le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer du col de l’utérus. Le Dr Levesque, radiologue au Cosem Miromesnil, est qualifiée pour faire les mammographies de dépistage. Elle a reçu une formation spécifique par l’Adeca 75.

mammographie de dépistage

La mammographie de dépistage en bref

Tous les deux ans, à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans, chaque femme est invitée à prendre part au dépistage organisé du cancer du sein.

Elle reçoit un courrier d’invitation de l’Adeca 75, un bon de prise en charge avec une liste de radiologues agréés pour faire le dépistage organisé.

La mammographie de dépistage est entièrement prise en charge par l’Assurance Maladie.

En cas d’examens complémentaires (échographie mammaire, biopsie), il faut penser à apporter la prescription médicale de son médecin. Ces examens complémentaires sont remboursés selon le taux habituel. Ils ne font pas partie du dispositif de dépistage organisé.

Notre conseil : Le jour du rendez-vous, n’oubliez-pas votre bon de prise en charge, votre carte Vitale et vos derniers clichés (si vous avez déjà fait une mammographie).

La mammographie de dépistage en pratique

mammographie de dépistage

Docteur Elisabeth Levesque, du Cosem Miromesnil à Paris, explique la mammographie

Le Cosem Miromesnil est un centre de radiologie agréé pour la mammographie de dépistage du cancer du sein car la machine est adaptée, le manipulateur radio qui réalise le cliché et le radiologue qui interprète le cliché ont reçu les formations de l’Adeca 75.

« Il faut savoir lire les clichés, et donc en faire beaucoup. J’ai pu obtenir l’agrément car je lis en moyenne 20 mammographies par jour, et j’ai bien sûr suivi la formation spécifique » précise le Dr Levesque. « Je suis le premier lecteur. Cela veut dire que je suis le premier radiologue à interpréter le cliché. Si tout va bien, que je ne vois aucune anomalie, alors j’envoie le dossier au second lecteur, à l’Adeca 75, qui effectue une seconde lecture du même cliché ».

Une seconde lecture ne veut pas dire qu’un deuxième cliché est réalisé. C’est le même cliché qui est envoyé et interprété par le second radiologue.

« Nous interprétons les mammographies selon la classification ACR (American College of Radiology). Il y a 5 catégories. Nous ne transmettons que les mammographies classées ACR1 (aucune anomalie, sein normal), ACR2 (anomalie bénigne, sans besoin d’examen complémentaire) et ACR3 (anomalie d’apparence bénigne mais nécessitant une surveillance à court terme, entre 3 et 6 mois). Les patientes ayant eu des mammographies ACR4 et ACR5 sont prises en charge sans délai car il faut effectuer des examens complémentaires de type échographie ou biopsie ».

« Il n’y a aucune différence de qualité entre une mammographie de dépistage individuel et une mammographie de dépistage organisé. La mammographie faite dans le cadre du dépistage organisé est une mammographie normale, sauf qu’elle a en plus, une deuxième lecture. Car deux avis valent mieux qu’un ! » insiste le Dc Levesque qui souligne aussi que le compte-rendu est remis à la patiente, c’est un compte-rendu habituel.

Le dépistage organisé concernant les femmes de 50 à 74 ans, il n’y a pas de contre-indications pour faire la mammographie car le risque de grossesse est infime. Même en cas de prothèse mammaire le cliché peut être pris car les techniciens savent manipuler le sein pour que la prothèse n’apparaisse pas sur le cliché. « Que les seins soient petits, gros, modifiés, denses rien n’empêche de faire une mammographie » explique le Dr Levesque qui rappelle que c’est le manipulateur radio qui aura à gérer la « qualité du sein ». « La mammographie de dépistage, c’est quand même une chance, car il n’y a aucun risque de prendre un cliché, et en cas de tumeur, plus le cancer est pris tôt, plus il y a de chance de conserver son sein et d’avoir un traitement moins lourd ».

Et après ?

Il faut attendre environ trois semaines pour recevoir les résultats définitifs.

Deux cas de figure sont possibles : si la seconde lecture confirme l’absence d’anomalie constatée par le radiologue ayant réalisé la mammographie, le résultat est directement envoyé avec les clichés.

Notre conseil : Conservez les clichés pour le prochain rendez-vous dans 2 ans. Lors du prochain rendez-vous, apportez ces clichés, cela permettra un meilleur suivi.

Si le second radiologue détecte une anomalie, ou s’il estime que le cliché n’est pas conforme, il est possible qu’un deuxième examen soit demandé. Il peut aussi proposer un bilan complémentaire ou une surveillance rapprochée pour vérifier la nature de l’image suspecte. Suite à ces examens, il donnera un avis définitif.

En savoir + sur le dépistage organisé du cancer du sein (PDF – 4,22 Mo)

Le saviez-vous ?

Mammographie sans rendez-vous durant Octobre rose

Certains centres de santé proposent des créneaux pour passer la mammographie de dépistage dans le cadre d’Octobre rose. Pas besoin de prendre rendez-vous. Il suffit de se présenter au centre de radiologie avec son bon de prise en charge et sa carte Vitale.

  • 02/10/2018 : au Cosem Auber – 9 rue Boudreau, 75009 PARIS
  • 03/10/2018 : au Cosem Miromesnil – 6 avenue César Caire, 75008 PARIS
  • 26/10/2018 : au centre de santé Fondation Œuvre Croix Saint-Simon – 6 Bis Rue Clavel, 75019 PARIS
  • 07/11/2018 : au centre médical Réaumur – 106 Rue Réaumur, 75002 PARIS

>>> Trouver un radiologue agréé pour le dépistage organisé du cancer du sein à Paris

Carte Adeca 75