La prévention du cancer du col de l’utérus
Il est possible de prévenir le cancer du col de l'utérus de deux façons : grâce à un frottis de dépistage qui permet de détecter la présence de cellules pré cancéreuses et par la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV).
L’essentiel
- Près de 3000 cas de cancer du col de l'utérus sont diagnostiqués chaque année
- Un frotti de dépistage régulier est recommandé aux femmes de 25 à 65 ans
- La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les personnes des deux sexes
- 90% des cancers du col de l’utérus peuvent être évités grâce au dépistage
Qu’est-ce que le cancer du col de l’utérus ?
Ce type de cancer se développe à partir de cellules du col de l’utérus. Pour rappel, le col est la partie qui relie le vagin à l’utérus.
C’est le virus papillomavirus humain qui provoque une infection qui peut persister pendant plus de 10 ans.
En règle générale, celui-ci est éliminé par l’organisme dans les deux ans, donc sans conséquence. Cette infection est courante : 80% des femmes seront infectées au cours de leur vie. Mais pour 10% d’entre-elles, cette infection persistera et pourra provoquer des lésions susceptibles, pour certaines, d’évoluer à terme vers un cancer.
Le virus se transmet par contact avec la peau et les muqueuses, le plus souvent lors de rapports sexuels.
Les symptômes du cancer du col de l’utérus
- des saignements vaginaux anormaux, entre autres entre les menstruations, après la ménopause et à la suite de relations sexuelles;
- des pertes vaginales plus abondantes, anormales ou malodorantes;
- des douleurs du vagin (notamment lors de rapports sexuels), du bassin ou du bas du dos.
Le cancer du col de l’utérus est une maladie évitable par la vaccination ainsi que par le dépistage qui permet de détecter et de traiter des lésions précancéreuses.
Prévenir le cancer du col de l’utérus par le dépistage
Le dépistage est une démarche qui permet de diagnostiquer tôt un cancer.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est proposé à toutes les femmes entre 25 et 65 ans et peut être pratiqué lors d’une consultation chez un gynécologue ou une sage-femme et certains médecins généralistes le réalisent aussi. Le test de dépistage est également réalisable à l’hôpital, dans un centre de santé ou de planification familiale ainsi que dans un laboratoire de biologie médicale sur prescription.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est proposé à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans à une fréquence de :
- Tous les 3 ans, pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique lors du frottis. Les deux premiers tests sont à réaliser à 1 an d’intervalle, puis, si les résultats sont normaux, un frottis tous les 3 ans.
- Tous les 5 ans, pour les femmes de 30 à 65 ans par le test HPV-HR (détection des virus HPV à Haut Risque) lors du frottis. Plus efficace pour cette tranche d’âge, il remplace l’examen cytologique du frottis.
Le test HPV-HR est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal.
Le dépistage par frottis
L’acte préventif le plus efficace du dépistage est le frottis qui doit être réalisé régulièrement pour vérifier qu’il n’existe pas de cellules précancéreuses. Ce prélèvement est indolore, rapide et ne dure pas plus de 5 minutes.
Simple et efficace, cet examen gynécologique permet de détecter d’éventuelles lésions précancéreuses et cancéreuses.
Le frottis de dépistage peut être réalisé :
- par votre médecin (gynécologue ou généraliste) au cours d’une consultation ;
- par votre sage-femme, soit dans le suivi de grossesse, soit lors d’une consultation de contraception et de suivi gynécologique de prévention ;
- à l’hôpital; dans les centres de santé ; dans les centres d’examens de santé de l’Assurance maladie (lors des bilans de santé) ou dans les centres mutualistes ;
- dans un laboratoire, sur prescription médicale.
Le vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV)
Il existe trois types de vaccins qui assurent une très bonne protection contre 70 à 90 % des cancers du col de l’utérus. Cependant ils ne protègent pas contre tous les HPV. Le dépistage par frottis reste donc nécessaire même si vous êtes vaccinée.
La vaccination HPV est préconisée pour toutes les jeunes filles entre 11 et 14 ans, selon l’âge et le vaccin utilisé, deux ou trois injections seront nécessaires. Depuis le 1er janvier 2021, cette vaccination est étendue aux garçons.
La vaccination est encore possible pour les jeunes filles et les jeunes garçons de 15 à 19 ans révolus et jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.
L’important est que la vaccination soit faite avant que la personne soit exposée au risque de contamination. Le coût du vaccin est pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie. Les mutuelles interviennent pour compléter le remboursement.
La vaccination contre les principaux types de HPV pour les jeunes filles est donc un moyen complémentaire d’agir contre ce cancer.
Cependant, la vaccination n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus, c’est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l’utérus reste indispensable.
Une prise en charge pour une meilleure prévention
Pour améliorer le dépistage du cancer du col de l’utérus, un dépistage organisé est mis en place.
Les femmes n’ayant pas réalisé leur dépistage dans les intervalles recommandés recevront, selon leur âge, un courrier les invitant à pratiquer ce diagnostic. A Paris, seule une femme sur 2 suit les recommandations d’un frottis tous les 3 ans. C’est pourtant un des meilleurs moyens de prévention.
On sait aussi que les patientes de plus de 50 ans ont un suivi moins fréquent. Or, l’âge moyen de diagnostic est de 51 ans.
Dans le cadre du dépistage organisé, l’examen cytologique et le test HPV réalisés lors du frottis de dépistage sont pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie, sur présentation au professionnel de santé du courrier d’invitation adressé par le Centre régional de coordination des dépistages des cancers.
Ce courrier est adressé aux femmes n’ayant pas réalisé de dépistage dans les intervalles de temps recommandés.