Comment se porte l’ offre de soins à Paris ? Forte densité médicale, plus de spécialistes que de généralistes, et pratique tarifaire parfois élevée… Focus sur la démographie médicale parisienne avec l’éclairage de Gilles Martignon, responsable de département Secteur statistiques à la DR-RPS (Direction de la régulation et des relations avec les professionnels de santé) de la Caisse primaire d’Assurance Maladie de Paris.
Une photographie de la population médicale à un instant T
La démographie médicale permet d’analyser deux problématiques : l’accès géographique et l’accessibilité financière des soins. « Paris n’est pas forcément concernée par les problèmes d’accès aux soins de proximité, mais cela existe ailleurs en Île-de-France. En Seine-et-Marne par exemple. En revanche, il est très difficile de se faire soigner sans dépassement d’honoraires à Paris. C’est notamment le cas en gynécologie, pédiatrie et ophtalmologie ».
Les données parisiennes
Le ratio parisien entre médecins généralistes et spécialistes est inversé par rapport à celui de la France : « on observe une surdensité de spécialistes » constate Gilles Martignon. « Parler de désert médical à Paris peut prêter à sourire, mais les départs sont plus nombreux que les installations. Il n’y a pas lieu de s’alarmer pour le moment, mais c’est une donnée que l’on observe de près ». Autre particularité de la capitale : la densité médicale y est deux fois plus forte que sur les autres territoires. « Cela provoque naturellement une recherche de différenciation. Les généralistes déclarent un mode d’exercice particulier souvent axé sur le bien-être comme l’acupuncture ».
La pratique tarifaire est également très élevée à Paris, avec deux fois plus de médecins en honoraires libres. Et la féminisation ? « Il n’y a pas d’évolution significative à Paris » répond Gilles Martignon. En France pourtant, 58 % des nouveaux médecins inscrits en 2015 sont des femmes.
Les centres de santé, une spécificité parisienne
L’offre de soins parisienne correspond-elle aux besoins de la population ? « À Paris, on peut se soigner et tout le monde y trouve son compte » souligne Gilles Martignon. La Cpam travaille avec plus d’une centaine de centres de santé où les soins sont garantis sans dépassement d’honoraires. « Il s’agit d’une offre de soins indispensable pour compenser les difficultés d’accès. Pour certains actes, les centres de santé peuvent représenter jusqu’à 30 % de l’activité médicale parisienne et la tendance est à la hausse ».
Corriger les déficits grâce à l’étude de la démographie médicale
L’analyse régulière des statistiques permet de repérer les zones déficitaires en médecins de secteur 1. « Nous travaillons avec la Mairie de Paris pour réserver des surfaces au corps médical dans certains bâtiments. En échange d’un loyer moins onéreux, les professionnels de santé s’engagent à s’installer pour une longue durée et à pratiquer des actes aux tarifs conventionnés ». Les études permettent aussi aux mairies d’arrondissements de mettre à jour les guides à disposition des habitants et des nouveaux arrivants.
10 janvier 2019 à 9:10
Bonjour,
J’aimerais citer cet article dans mon Projet Professionnel de puéricultrice. Pourrais-je avoir le nom de l’auteur de l’article s’il-vous-plaît ?
Cordialement
11 janvier 2019 à 12:06
Bonjour Yaël,
vous pouvez parfaitement citer cet article en mentionnant un lien direct sur le webzine santé-pratique-paris.fr.
Bonne journée.