Prévention

Alerte au GBL à Paris

Mis à jour le 28/04/2022 | 4 min de lecture

Le GBL fait des ravages dans les soirées parisiennes. Plusieurs cas de malaises graves ainsi qu’un mort ont été recensés en ce début d’année 2018.

Les drogues font des ravages parmi la jeunesse. Celles de synthèse sont tout aussi dangereuses. Des personnes ont succombé après avoir absorbé une drogue proche du GHB à Paris. Les autorités alertent sur la banalisation de cette drogue de synthèse. Des actions sont menées pour que la fête ne tourne pas au drame.

GHB

Le GBL et le GHB, des substances sous contrôle

Le GBL (Gamma-ButyroLactone) a été interdit à la vente par le Ministère de la santé le 8 septembre 2011. Cette interdiction suit une mise en garde de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm, ex-Afssaps) qui avait noté une « augmentation significative de consommation à des fins récréatives ainsi que des cas graves d’intoxication, d’abus et de dépendance ». Cette interdiction concerne la vente de ces produits en tant que matières premières mais concerne également les produits en contenant à une concentration supérieure à 10 % et/ou pour des contenants de plus de 100 ml.

Malgré cette interdiction, il est encore possible de s’en procurer sur des sites étrangers qui livrent en France.

Lorsque ce produit est absorbé et transformé par le foie, il devient le GHB (Gamma-HydroxyButyrate), que l’on appelle communément la « drogue du viol » mais qui reste un produit psychoactif comme la cocaïne.

La personne a pendant quelques heures un sentiment de désinhibition, de bien-être. L’Ansm précise : « sa consommation est suivie d’une amnésie ».

La consommation d’alcool associée à la prise de GBL provoque des malaises mais aussi des comportements à risque comme les rapports sexuels non protégés.

Inquiétante recrudescence de la consommation de GBL

Devant la recrudescence d’incidents graves et de plus en plus nombreux, le milieu de la nuit, mais aussi le Ministère de la santé et la Mairie de Paris ont décidé de lancer une campagne de prévention en s’appuyant sur le dispositif « Fêtez clairs ».

Depuis 2005, cette association travaille avec les différents partenaires pour faire de la prévention dans les lieux de fête parisiens. Elle a édité un flyer pour avertir des dangers du GHB et GBL. La brochure est distribuée largement et délivre des conseils comme éviter de boire de l’alcool, qui augmente le risque de coma.

Les bonnes pratiques en cas d’urgence sont aussi indiquées.

Fêtez clairs est très présent sur les réseaux sociaux en mentionnant les événements auquel il est participe.

L’objectif est de sensibiliser le grand public, car tout le monde est concerné. D’autant plus que Les professionnels de la nuit attirent l’attention des autorités sur la recrudescence de ces produits dans les lieux privés ou alternatifs urbains qui n’ont pas de personnel formé à ce genre de pratique.

Une étude menée par un médecin addictologue insiste aussi sur la dépendance de ces consommateurs qui rend le sevrage compliqué et douloureux.

Le saviez-vous ?

Les consultations jeunes consommateurs (CJC) à Paris

Les jeunes consommateurs sont de plus en plus nombreux à expérimenter les drogues. Pour prévenir et accompagner les jeunes entre 12 et 25 ans sur ces conduites addictives, des points de consultation spécifiques ont été créés : les consultations jeunes consommateurs (CJC).

Il existe 10 structures à Paris qui proposent les CJC.

Si les consultations ont concerné au départ des consommateurs d’alcool ou de produits psychoactifs, elles sont ouvertes aussi aux addictifs sans produit, comme les jeux vidéo ou internet.

Les CJC sont ouvertes à tous, anonymes et gratuites. Le public de ces consultations est majoritairement composé de jeunes hommes (81%) et la moyenne d’âge est de 20 ans. L’objectif de ces rencontres est de faire un bilan de l’addiction du jeune pour ensuite lui proposer des objectifs. Il peut les atteindre avec son entourage qui a aussi sa place dans ce processus.