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Acouphènes et hyperacousie, fléaux du 21e siècle

Mis à jour le 07/06/2023 | 4 min de lecture

Sauf exception, on ne guérit pas des acouphènes. Les médicaments sont très peu efficaces. On peut cependant les atténuer avec des séances de sophrologie, d’auriculothérapie et de relaxation.

L’essentiel

  • L’acouphène est une sensation auditive désagréable qui ne résulte pas d’une excitation mécanique extérieure. Il se manifeste par des bourdonnements, des sifflements ou encore des tintements.
  • La principale cause d’acouphène et de surdité précoce est un traumatisme acoustique, unique ou répété : musique via casque audio ou concerts de forte intensité acoustique
  • La meilleure des préventions consiste essentiellement à se protéger des bruits violents et à soigner précocement et correctement les maladies qui peuvent déclencher les acouphènes

Le bruit peut avoir effets néfastes sur le système auditif en particulier sur les acouphènes. Ce trouble auditif ne cesse de prendre de l’ampleur. Quelques conseils pour une bonne santé auditive.

Les acouphènes, un enjeu de santé publique

Ce fléau concerne 16 millions de personnes soit un Français sur quatre. Il de prévenir et de dépister ce trouble auditif.Avec les récentes évolutions technologiques comme l’utilisation abusive des casques audio ou oreillettes, les acouphènes ont pris une ampleur sans précédent ces dernières années.

Comment reconnaître un acouphène ?

L’acouphène est une sensation auditive désagréable qui ne résulte pas d’une excitation mécanique extérieure. Il se manifeste par des bourdonnements, des sifflements ou encore des tintements.

Problèmes de concentration, d’endormissement, anxiété. Les conséquences des acouphènes peuvent être graves et incommodantes au quotidien.  Il est d’autant plus important de prévenir et de détecter les acouphènes qu’on n’en guérit pas et qu’ils accompagnent souvent des déficits auditifs précoces. 

Les causes des acouphènes sont multiples. La principale cause d’acouphène et de surdité précoce est un traumatisme acoustique, unique ou répété : musique via casque audio, rave party et concerts de forte intensité acoustique, tir au fusil, au pistolet, etc. Un traumatisme crânien peut aussi être à l’origine d’acouphènes. Il ne faut pas non plus oublier les acouphènes d’oreille externe liés le plus souvent à un bouchon de cérumen ou/et épidermique dont la résolution est extrêmement simple.

Les causes peuvent également être d’ordre :

  • médical (sténose, anévrisme, spasmophilie, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, méningite, encéphalopathie…) ;
  • héréditaire, dans le cas d’otospongiose labyrinthique et de diabète de type 1 ou 2 ;
  • médicamenteuse (avec des produits ototoxiques, c’est-à-dire provoquant des lésions des structures de l’oreille interne ou du nerf auditif, comme la nivaquine et la streptomycine).

Plus rare, mais à ne pas négliger pour autant, le neurinome du nerf acoustique peut avoir de graves conséquences à long terme. Il s’agit d’une sorte de kyste qui se développe dans la boîte crânienne et donne des phénomènes de compression de l’encéphale. C’est une des raisons qui justifie un bilan audiométrique complet pour tous les acouphènes persistants.

Conseils et bonnes pratiques pour préserver son audition

La meilleure des préventions consiste essentiellement à se protéger des bruits violents et à soigner précocement et correctement les maladies qui peuvent déclencher les acouphènes.

Il est fortement conseillé d’éviter toute exposition prolongée à des musiques de trop forte intensité sonore et l’utilisation de casques audio pour écouter un film ou de la musique, des bouchons d’oreille sont préconisés pour assister à un concert. Pour les professions exposées au bruit, le port de casque antibruit et l’insonorisation des machines bruyantes sont des protections indispensables.

Dès que les acouphènes présentent une gêne au quotidien, qu’ils s’accompagnent de vertiges, de pertes auditives, d’hyperacousie (hypersensibilité au son), on consulte son médecin traitant ou un spécialiste des affections ORL.

Le saviez-vous ?

Les niveaux sonores de notre environnement

Le niveau sonore de notre environnement est en partie responsable de la perte d’acuité auditive et d’acouphènes. On mesure son intensité par la fréquence (grave ou aiguë) exprimée en Hertz (Hz) et la puissance, mesurée en décibels (dB). De 30 à 80 dB, le niveau sonore est calme à supportable. À partir de 85 dB, il devient dangereux pour l’oreille. Un bruit de 100 dB équivaut à celui d’un marteau piqueur ou d’un baladeur avec le volume à fond et 130 dB à celui d’un réacteur d’avion.