Addiction

Les dangers d’une surexposition aux écrans sur la santé des enfants

Mis à jour le 17/04/2025 | 9 min de lecture

La surexposition aux écrans peut avoir des effets sur le développement des plus jeunes.
Comment faire pour que les enfants regardent moins les écrans ?

L’essentiel

  • Il est important de limiter le temps passé sur les écrans par les enfants, surtout en fonction de leur âge
  • Le premier effet sur le développement des enfants est lié au manque d’activité physique
  • Les écrans sont à proscrire chez les moins de trois ans

Les conséquences de l’usage des écrans pour la santé des enfants

Les écrans sont partout et il est compliqué d’empêcher les enfants de regarder la télévision, le smartphone ou la tablette. Ce phénomène est de plus en plus visible après la pandémie de COVID-19.

Les effets sur le développement de l’enfant de moins de 3 ans

De nombreuses études montrent qu’il est important de limiter le temps passé sur les écrans par les enfants, surtout en fonction de leur âge. Dans le même temps, les Français possèdent en moyenne 6 écrans par famille selon le CSA : la tâche est ardue pour les parents !

Entre 0 et 3 ans, il est indispensable de privilégier les interactions et de développer ses 5 sens. Le temps passé devant un dessin animé ne permet pas de développer le langage, par exemple.

Une étude menée par une équipe parisienne de l’Inserm sur le risque d’obésité

Les chahuts dans le salon ou les jeux dans le jardin se sont changés en temps silencieux devant un écran, avec des conséquences sur la santé des plus jeunes. Les travaux de l’INSERM montrent que les enfants exposés aux écrans dès 2 ans atteignent un taux de masse corporelle supérieure à la moyenne à l’âge de 5 ans.

Le premier effet sur le développement des enfants est bien sûr la sédentarité, liée au manque d’activité physique. Et ce n’est pas tant le fait de ne pas bouger, car les petits qui jouent au puzzle ou qui lisent n’obtiennent pas d’aussi mauvais résultats. Il y aurait une corrélation, qui n’est pas encore établie, entre les profils alimentaires des enfants et la sédentarité due aux écrans.

Une perte de 25 % des capacités cardio-vasculaires

Les cardiologues se sont aussi emparés de cette question, car la pratique d’une activité physique reste indispensable pour le bon développement cardiaque des enfants. Le Pr François Carré le rappelle : « En 1971, un enfant courait 800 mètres en 3 minutes, en 2013 pour cette même distance, il lui en faut 4 ! ». Ce ne sont pas simplement les résultats sportifs qui incitent ces professionnels de santé à tirer la sonnette d’alarme, mais bien le fait que « bouger » n’est plus devenu un réflexe. Rester devant les écrans a supplanté la partie de foot avec les copains. Mais ce n’est pas une fatalité !

Les troubles d’attention liés à l’exposition aux écrans

Il est toujours étonnant de constater que les enfants peuvent rester très concentrés pendant un temps très long devant une console ou une tablette pour jouer à un jeu. Ces mêmes enfants pourront avoir plus de difficultés à rester tranquilles en classe ou en faisant les devoirs.

Une note de Santé publique France en 2020 rappelle qu’il ne faut pas laisser l’enfant devant un écran avant l’école : ses risques de développer des troubles primaires du langage sont multipliés par 3. Et le risque est multiplié par 6 s’il ne discute jamais ou rarement avec ses parents de ce qu’il a vu…

écran de téléphone enfant

Quelques principes pour limiter l’usage des écrans pour les enfants

La règle 3-6-9-12

Le psychologue Serge Tisseron a établi une règle « pour une diététique des écrans en famille ». Elle reprend les préconisations des différents professionnels qui se sont intéressés à cette question.

Pas d’écran avant 3 ans

Pour aider les parents avec des repères simples, les professionnels de santé ont établi une limite qui est l’âge de 3 ans.

Sur un temps court, vous pouvez interagir avec votre enfant grâce à un dessin animé ou une application. Mais cela doit rester l’exception : le mieux est toujours de laisser vos enfants éloignés des écrans.

Entre 3 et 6 ans : l’écran partagé

Il est encore nécessaire que l’enfant soit encadré : l’écran ne lui appartient pas. C’est le parent qui choisit le moment d’utilisation de la console ou de la tablette, en privilégiant des temps dans la journée mais pas le soir. En effet, l’auto-régulation n’est pas possible pour les enfants si jeunes : c’est le rôle des adultes de donner l’autorisation pour une durée maximale d’une heure par jour à 6 ans.

Pourquoi ne pas établir un tableau pour déterminer les plages horaires pendant lesquelles l’utilisation des écrans est permise ? Affiché sur votre frigo, votre petit peut savoir qu’avant le bain, vous pouvez partager un moment sur la tablette !

De 6 à 9 ans, l’éveil créatif grâce aux outils numériques

Pour montrer que l’on peut être actif avec le numérique, pourquoi ne pas créer avec l’appareil photo du téléphone ? Monter des petits films, créer des visuels. Les activités sont là aussi pour interagir avec votre enfant.

Et connaissez vous les podcasts pour les petits ? Celui de France Inter « Une histoire et …Oli » propose des contes pour les 5-7 ans imaginés et racontés par des auteurs reconnus. Utiliser uniquement l’audio de la tablette aide les enfants à faire travailler leur imaginaire …

De 9 à 12 ans : contrôler pour mieux protéger

Pour mieux protéger les enfants sur les réseaux sociaux, le gouvernement a adopté une loi visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne (loi n° 2023-566 du 7 juillet 2023). Elle fixe la majorité numérique à 15 ans pour s’inscrire sur ces plateformes. Cependant, un enfant peut y accéder dès 13 ans avec l’accord d’un parent.

Les adolescents sont particulièrement friands des écrans. Plutôt que d’interdire, mieux vaut privilégier le dialogue et encadrer leur temps d’exposition. Il s’agit d’éviter un usage excessif des jeux en ligne et de les accompagner dans leur navigation sur Internet. Les risques sont nombreux, notamment le cyberharcèlement, et il est essentiel de maintenir un échange pour qu’ils puissent en parler.

Le défi est plus grand pour les parents d’adolescents que pour ceux d’enfants plus jeunes. Une règle simple peut cependant faire la différence : ne pas laisser d’écran dans la chambre après le coucher. Le sommeil des jeunes est précieux, or beaucoup continuent à discuter en ligne une fois la porte fermée.

Protéger les Jeunes en Ligne : Sensibilisation et Prévention du Cyberharcèlement

Face aux dangers du cyberharcèlement, il est essentiel d’encourager les jeunes à parler ouvertement de leurs expériences en ligne et à reconnaître les signes d’abus. Sensibiliser les enfants aux comportements respectueux sur internet leur permet de comprendre qu’aucune forme de moquerie, d’insulte ou de menace, qu’elle soit en ligne ou hors ligne, ne doit être tolérée.

Pour réduire les risques, des règles claires doivent être instaurées : ne jamais accepter de demandes d’amis d’inconnus, éviter de partager des informations personnelles et adopter une attitude prudente sur les réseaux sociaux.

Enfin, si un jeune est victime de cyberharcèlement, il doit impérativement en parler à un adulte de confiance afin d’agir rapidement et mettre fin à cette violence. Sensibilisation, prévention et dialogue sont les clés d’un internet plus sûr pour tous.

La formule des 4 pas

Pour résumer, il est possible de reprendre la devise de la psychologue Sabine Duflo :

  • pas le matin ;
  • pas aux repas ;
  • pas dans la chambre ;
  • pas au moment du coucher.
conseils écrans sur la santé des enfants

Le saviez-vous ?

Quelques liens utiles pour mieux comprendre les enjeux liés à la petite enfance à l’ère numérique.

lebonusagedesecrans.fr

www.mon-enfant-et-les-ecrans.fr

www.3-6-9-12.org