Donner un rein de son vivant, c’est possible
Le don d’un rein est possible de son vivant. Cela représente des années de vie supplémentaires sans dialyse pour un proche atteint d’insuffisance rénale chronique. Il doit respecter un cadre précis.
Donner son rein de son vivant est autorisé depuis 2004 : il faut que le donneur ait un lien de sang ou affectif avec le receveur. En 2015, sur près de 3 500 greffes de rein en France, plus de 500 ont été réalisées du vivant du donneur. Mais cette transplantation reste peu connue.
Don de rein de son vivant
Souvent associé à la mort d’un donneur potentiel, le don d’organes se pratique aussi de son vivant. La moelle osseuse, un lobe hépatique (une partie du foie) ou un lobe pulmonaire (une partie du poumon) peuvent être donnés, mais également un rein. C’est même le seul organe que l’on peut donner de son vivant : on peut vivre avec un seul rein, de façon tout à fait normale.
Depuis 2011, toute personne qui justifie d’un lien « affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur » (loi de bioéthique du 7 juillet 2011) peut entamer les démarches qui conduisent au don du rein. Cette réglementation est pourtant encore peu connue en France. Selon l’Agence de la biomédecine, seuls 7 % des Français la connaissent. Et en 2015, près de 500 transplantations rénales ont été réalisées depuis un donneur vivant, sur 3 500 greffes effectuées. Pour la même année, plus de 21 000 personnes étaient en attente d’une greffe. Et la liste s’allonge chaque année.
(source : france-adot.org)
Le don du rein pour traiter l’insuffisance rénale chronique
La transplantation rénale est le traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique terminale (IRTC), lorsque la vie du receveur est en danger à court terme. Le rein greffé assure normalement les fonctions rénales, et améliore ainsi l’espérance de vie du patient.
Selon l’Agence de biomédecine, la greffe rénale à partir d’un donneur vivant est « une possibilité efficace pour le malade ». Elle permet d’éviter ou de mettre fin à la dialyse : le receveur peut alors retrouver un quotidien normal, tout en suivant un traitement immunosuppresseur. Les trois quarts des reins transplantés depuis un donneur vivant sont encore fonctionnels dix ans plus tard. Le taux moyen de survie des greffons est plus important que ceux prélevés sur des donneurs décédés.
Des modalités légales et pratiques bien définies
Si le cercle des donneurs potentiels a été élargi depuis 2011, la loi encadre strictement le don de rein de son vivant. Il faut que le donneur soit proche du receveur, soit par lien familial soit par lien affectif. Les parents, les frères et sœurs ou les cousins peuvent ainsi décider de donner un rein à un proche. Le conjoint peut également faire cette démarche. Tout comme, depuis 2011, toute personne qui justifie d’un lien affectif stable depuis au moins deux ans avec le receveur.
Le donneur potentiel doit également effectuer un bilan médical complet. Le risque chirurgical est évalué, la compatibilité testée. Le donneur doit être majeur, et aucune limite d’âge n’est imposée. Son consentement est recueilli devant le Président du Tribunal de grande instance (TGI), et il reste libre de changer d’avis au dernier moment.
Les frais, médicaux ou non (transport, garde d’enfant, hébergement ou indemnisations de la perte salariale), sont pris en charge pour le donneur. L’hospitalisation dure 3 à 10 jours, et 4 à 8 semaines d’arrêt de travail sont prévues. Le donneur reprend ensuite une vie normale, mais il bénéficie d’un suivi particulier : un contrôle annuel par l’équipe de greffe, et une échographie rénale tous les deux ans.