Se faire aider pour arrêter le tabac
Les ateliers contre la dépendance au tabac permettent de mieux cerner le comportement du fumeur pour proposer des solutions adaptées pour arrêter le tabac.
Les dispositifs pour inciter les fumeurs à arrêter le tabac sont nombreux. L’Assurance Maladie propose différentes stratégies contre le tabagisme, de la prévention à des ateliers de sevrage. Rencontre avec Harvey Gamble, médecin de santé publique qui nous explique comment fonctionnent les ateliers.
La première cause de mortalité évitable en France
La mention « Fumer tue » sur les paquets de cigarette est indéniable : un fumeur régulier sur deux mourra d’une maladie liée au tabac. C’est pourquoi la lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique. Les bénéfices du sevrage sont visibles rapidement dès la dernière cigarette. Mais l’arrêt du tabac n’est pas toujours facile et les professionnels de santé sont sollicités pour aider les fumeurs dans leur démarche. Et ça fonctionne ! La Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle qu’un fumeur a 80% plus de chance d’arrêter le tabac lorsqu’il est suivi par un médecin.
Concrètement, l’Assurance Maladie de Paris a développé des ateliers autour de la dépendance au tabac, permettant des échanges en petit groupe pour arrêter le tabac. Ces prises de parole permettent de mieux cerner le comportement du fumeur pour proposer des solutions adaptées.
Des ateliers contre l’addiction au tabac
Harvey Gamble : « C’est un groupe de 6 à 10 personnes invitées pour s’exprimer dans un ambiance sans jugement sur leur relation avec le tabac. Les thèmes principaux sont la motivation pour arrêter de fumer et une évaluation de la dépendance.
Chaque individu et chaque groupe est unique, le contenu de l’atelier est adapté aux questions posées par les participants. Le but de l’atelier est que chaque participant soit capable de se fixer un objectif vers l’arrêt du tabac, et que cet objectif soit fondé sur les méthodes validées ».
En 2016, 81 assuré(e)s ont participé à un atelier à Paris, dont 19 pendant le mois de novembre, le moi(s) sans tabac.
Un groupe constitué à l’issue des examens de santé
Harvey Gamble : « Les fumeuses et fumeurs intéressés et disponibles pour participer à un atelier sur le tabac sont repérés au cours de leur examen périodique de santé dans les Centres d’examens de santé de la Cpam de Paris. Au cours de l’examen de santé, le sujet du tabac est systématiquement évoqué. La plupart des fumeurs qui participent aux ateliers ont déjà fait plusieurs tentatives pour arrêter de fumer, sans y parvenir définitivement. Il existe aussi un petit groupe de gens qui se déclare ambivalent ou sceptique. Les participants manifestent de la curiosité pour entendre les expériences des autres.
L’atelier dure deux heures. Le rythme est dicté par le groupe. Dix minutes avant la fin de l’atelier, je résume la discussion et présente l’aide et l’accompagnement disponibles pour l’arrêt du tabac. »
Les méthodes proposées pour arrêter le tabac
Harvey Gamble : « Seules les méthodes pour lesquelles il existe une preuve d’efficacité sont proposées. Ces méthodes incluent les traitements de substituts nicotiniques (dermiques ou buccaux) et un accompagnement par un professionnel de santé (tabacologue, infirmière, infirmier, médecin traitant, sage-femme, chirurgien-dentiste…). Nous avons souvent l’occasion de parler de méthodes pour lesquelles des preuves d’efficacité n’existent pas aujourd’hui (acupuncture, hypnose, guérisseurs, phytothérapie, homéopathie, magie).
Selon la littérature scientifique, le dispositif le plus efficace pour l’arrêt du tabac est la combinaison d’un traitement de substitution nicotinique avec un accompagnement par un professionnel de santé. »
Prise en charge des substituts nicotiniques par l’Assurance Maladie
Le traitement de substitution nicotinique vise à diminuer l’envie de fumer et à réduire les symptômes de manque dus au sevrage tabagique. L’Assurance Maladie prend en charge, les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhalateur…) à hauteur de 150 € par année civile et par bénéficiaire. Pour bénéficier de cette prise en charge, les substituts doivent être prescrits par le médecin sur une ordonnance à part. L’avance des frais (tiers payant) n’étant pas prévue dans le cadre de ce dispositif, le règlement se fait directement auprès du pharmacien qui transmet la feuille de soins à la Caisse primaire d’Assurance Maladie. Certaines mutuelles remboursent la part complémentaire pour les substituts nicotiniques. Contactez votre complémentaire santé pour connaître les modalités liées au contrat souscrit. En savoir plus