Mars est le mois de la prévention du cancer colorectal (mars bleu). L’occasion de revenir sur l’espérance de vie liée à cette maladie. Un rapport établit que la durée de vie à moyen terme des patients adultes atteints des trois cancers les plus fréquents en France – prostate, sein, côlon-rectum, – a sensiblement augmenté ces dernières années. Un progrès possible grâce à une meilleure prise en charge du cancer et à un dépistage plus efficace.
Une tendance générale encourageante
Le troisième rapport dédié à la survie des adultes atteints de cancer en France (PDF – 1,38 Mo) démontre des progrès réellement significatifs. Pour la plupart des cancers, la survie à 5 ans s’est nettement améliorée entre 1989 et 2010. Cette tendance s’applique particulièrement à trois des hémopathies malignes les plus fréquentes (lymphome diffus à grandes cellules B, myélome multiple et plasmocytome, leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytique) et aux cancers les plus souvent observés (de la prostate, du sein, et colorectal).
Les auteurs du rapport estiment que les tendances observées sont encourageantes. Ils déplorent néanmoins que le cancer du poumon, le quatrième cancer le plus fréquent, reste la première cause de mortalité par cancer chez l’homme et la deuxième chez la femme.
Même constat négatif pour les autres cancers liés à des comportements à risque, associés au tabac et à l’alcool comme les cancers des voies aérodigestives et certains cancers digestifs. D’où l’importance des actions de prévention contre ces cancers.
Prostate, sein, et côlon-rectum : les meilleurs taux de survie pour les cancers les plus fréquents
Le cancer de la prostate est celui dont l’évolution est la plus marquante et le taux de survie le plus élevé. Entre les périodes 1989-1993 et 2005-2010, le taux de survie au cancer de la prostate à 5 ans a gagné 22 points en passant de 72% à 94%. Entre 1989 et 2010, le taux de survie à 10 ans s’élève à 80%.
La durée de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein est également en progrès, selon les résultats de l’étude. Estimé à 87% entre 2005 et 2010, le taux de survie à 5 ans a gagné 7 points depuis le début des années 1990. Sur la même période, les chances de survie à 5 ans s’avèrent les plus élevées chez les patientes âgées de 45 à 74 ans (92-93%). Toutefois, si le cancer du sein fait partie des cancers de bon pronostic, il reste, du fait de sa fréquence, la première cause de décès par cancer chez la femme.
Plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, le cancer colorectal obtient lui aussi de meilleures chances de survie : +9 points pour le taux de survie à 5 ans entre les périodes 1989-1993 et 2005-2010.
Lutter contre le cancer grâce aux progrès thérapeutiques et au dépistage
La survie est un indicateur central dans l’observation des cancers car elle permet de prédire le taux de guérison. L’amélioration considérable de la durée de vie des patients atteints de cancer est attribuée aux progrès thérapeutiques, avec des prises en charge et des traitements moins invasifs (par exemple, dans les deux tiers de cas de cancer du sein, l’ablation n’est plus envisagée, le sein est conservé).
Les diagnostics sont aujourd’hui réalisés de manière précoce, rendus possibles par des campagnes de dépistage organisé. Détectés au plus tôt, certains cancers sont mieux traités, et évoluent plus favorablement vers une guérison.
Un exemple flagrant avec le cancer de la prostate. Sur la période 2005-2010, et s’il a été diagnostiqué entre 55 et 65 ans, les chances de survie à 1 et 5 ans s’élèvent respectivement à 100% et 98%. Le constat est identique pour le cancer du sein : les taux de survie à 1 et 5 ans sont les plus élevés si le diagnostic a été établi entre 45 et 55 ans.
Selon les auteurs, « Les cancers diagnostiqués au stade invasif sont donc désormais moins nombreux, mais ils comportent une proportion plus importante de cancers de mauvais pronostic ».
Des méthodes simples pour se faire dépister : focus sur le dépistage organisé
Dans le cas du cancer du sein, le dépistage organisé concerne les femmes âgées de 50 à 74 ans qui ne présentent pas de symptômes apparents. Concrètement, les femmes sont invitées tous les deux ans par courrier à se rendre chez un radiologue pour réaliser une mammographie. Cet examen est pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie.
Le dépistage organisé du cancer colorectal concerne les personnes âgées entre 50 à 74 ans. Là aussi, un courrier est envoyé tous les deux ans : il invite les destinataires à se rendre chez leur médecin traitant, qui leur remettra un kit de dépistage à effectuer chez soi. Si vous n’avez pas reçu de courrier, mais que vous souhaitez effectuer le test, parlez-en à votre médecin traitant. Si celui-ci le juge utile, il pourra vous remettre le kit de dépistage ou vous prescrire des examens selon les symptômes. Solliciter l’avis de votre médecin traitant est toujours une bonne idée.
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