En France, près de 10 000 personnes se donnent la mort chaque année. Pour prévenir les conduites suicidaires, la Cpam de Paris met en place certaines actions : un partenariat a été instauré avec l’association laVita, pour agir auprès des jeunes.
La jeunesse, une population fragile face au suicide
Près 10 000 décès par an, et plus de 200 000 tentatives de suicide, dont 40 000 chez les 15/25 ans : les chiffres relevés en février 2016 par l’Observatoire national du suicide (ONS) sont éloquents. Ils montrent que les comportements suicidaires sont toujours une préoccupation majeure en France. L’un des rôles de l’ONS, créé en 2013, est d’ailleurs de mieux comprendre les conduites suicidaires pour les prévenir.
L’Île-de-France est tout aussi concernée, même si la région est moins touchée que d’autres régions françaises. Les derniers chiffres du CépiDc, centre d’épidémiologie sur les causes médicales décès, relevaient 903 décès par suicide en 2012. Et si les 45-54 ans sont les classes d’âges les plus frappées, les jeunes restent une population fragile.
Un suivi psychologique des jeunes avec l’association laVita
Fondée en 2016, l’association laVita se tourne justement vers les 15-25 ans. « Les jeunes amenés à être orientés vers laVita sont des personnes vulnérables, qui peuvent être dans des comportements à risque, qui ont déjà fait des tentatives de suicide ou qui sont dans un mal-être important », explique Guy Benamozig, psychanalyste- psychothérapeute, docteur en anthropologie, à l’initiative du dispositif.
L’association reçoit des jeunes de tous horizons, adressés par les missions locales de Paris et d’Île-de-France, par les services des urgences de l’AP/HP, les associations partenaires, les professionnels de santé ou encore les associations de prévention. « De nombreux jeunes ne veulent pas se rendre dans les centre médico-psychologique (CMP) parce qu’ils ne sont pas informés de leur existence, ont peur d’être stigmatisés, et les délais d’attente sont de plusieurs mois », souligne le spécialiste. « Ce que nous proposons, c’est un accueil en cabinet privé dans un cadre non stigmatisant, en assurant une continuité des soins avec le même psychologue référent. »
Le dispositif laVita : un bilan psychologique, un suivi et du lien
L’association déploie son action sur plusieurs axes. D’abord, un accueil gratuit et immédiat : c’est important pour ne pas mettre de barrières financières ou de délais. Ensuite, un bilan psychologique, qui permet aussi de ne pas passer à côté d’une éventuelle pathologie psychiatrique. Enfin, la prise en charge par un psychologue psychothérapeute de proximité, qui exerce en cabinet libéral. « Tout jeune accueilli est évalué et « bilanté » par un psychologue bilanteur qui va pouvoir aider le jeune à mettre des mots sur sa souffrance. (…) Un compte-rendu oral est fait au jeune, et s’il en est d’accord, un compte rendu est communiqué aux parents sans le jeune », détaille Guy Benamozig.
Autre point important pour l’association : un lien avec les professionnels de santé. Les jeunes sont généralement adressés à laVita par une association ou une structure partenaire, mais doivent obligatoirement avoir une prescription médicale. « Celle-ci permet une accroche avec le médecin référent du jeune ou de la famille, que ce soit un généraliste, une gynécologue, un dermatologue… Les maisons de santé de proximité peuvent également être dans la boucle des prescripteurs », note Guy Benamozig. Pour le psychanalyste qui exerce depuis 30 ans avec des personnes de tous horizons, ces différentes étapes et le dispositif permettent un cadre moins anxiogène et à terme, extrêmement positif. « On sait que beaucoup de jeunes n’arrivent pas à parler d’eux-mêmes, or cela aide énormément ces jeunes à se comprendre lorsqu’ils sont accompagnés : s’exprimer dans un lieu adapté permet de structurer sa pensée, de s’éloigner de l’ignorance, de conscientiser