Addiction

Comment évaluer sa consommation d’alcool ?

Mis à jour le 09/05/2023 | 8 min de lecture

S’il est facile de connaître son poids en montant sur une balance, il n’est pas simple d’évaluer sa consommation d’alcool. Il est pourtant possible de contrôler simplement le nombre de verres grâce à quelques repères différents.

L’essentiel

  • Il est possible d’évaluer sa consommation d’alcool grâce à l’alcoomètre
  • Les risques liés à l’alcool sont différents selon son âge mais aussi sa situation
  • Bien se connaître permet de maîtriser sa consommation tout au long de sa vie

 

L’alcool ? De quoi parle-t-on ?

Le taux d’alcool

Commençons par la définition de l’alcool : l’éthanol ou acide éthylique est obtenu à la suite de la fermentation de fruits, graines ou tubercules (comme les pommes de terre pour la vodka).

Toutes les boissons n’ont pas le même taux d’alcool qui s’exprime en degrés : 8 degrés signifient qu’il y a 8 ml d’alcool pur pour 100 ml.

L’alcool dans le sang

C’est une expression que l’on utilise régulièrement sans savoir que cela correspond à la réalité : en effet, l’alcool passe rapidement dans le sang lorsqu’il est consommé. 45 minutes après l’absorption, la concentration est maximale si l’on boit à jeun, 90 minutes au cours d’un repas.

L’élimination de l’alcool, en revanche, est différente selon les personnes. Même s’il n’existe pas de critères précis, il est établi que les femmes éliminent moins rapidement l’alcool que les hommes. Et il n’existe pas de remède miracle (café salé, douche froide, etc) pour faire baisser le taux d’alcool dans le sang. L’éthylotest reste le moyen le plus sûr de savoir si vous avez dépassé le taux d’alcool dans le sang pour conduire.

Comment évaluer sa consommation d’alcool ?

La dose bar, un repère à retenir

Si vous consommez dans un bar ou un restaurant, sachez que chaque verre représente 10 g d’alcool pur. Les professionnels de la restauration utilisent les contenants adaptés à chaque boisson alcoolisée. Une dose d’alcool correspond à :

  • 25 cl de bière ;
  • 6 cl d’apéritif à 20 degrés ;
  • 12,5 cl de vin ou champagne à 11 degrés ;
  • 2 cl de pastis ou digestif à 45 degrés ;
  • 3 cl de whisky à 40 degrés.

Chaque « dose bar » équivaut à 0,2 g/l dans le sang. Ce n’est pas une science exacte mais cela vous permet d’évaluer votre consommation d’alcool lors d’une soirée à l’extérieur.

Et nous vous rappelons qu’il est interdit de conduire avec une alcoolémie supérieure à 0,5 g/l de sang.

Pour les jeunes conducteurs, c’est encore plus simple : tolérance zéro !

L’alcoomètre, vous connaissez ?

Pour vous aider à mieux évaluer votre consommation d’alcool, un outil a été mis en place : il s’appelle l’alcoomètre. Vous pouvez le trouver sur un site dédié : alcoometre.fr

L’utilisation est très simple car il suffit de répondre à des questions simples sur :

  • votre sexe (homme ou femme) ;
  • votre âge ;
  • votre poids ;
  • votre consommation durant la semaine écoulée.

Le résultat est automatique et vous indique si vous vous situez ou non dans les « repères de consommation » : c’est-à-dire que vous avez une consommation similaire à votre catégorie. Par exemple, 91 % des femmes de 55 ans ne boivent pas plus de 2 verres par jour.

L’apéritif, c’est pas automatique !

Pour s’approprier ces repères, il est important de s’observer pendant un temps limité en notant sa consommation d’alcool :

  • le nombre de verres ;
  • les circonstances de la consommation.

Vous n’avez besoin que d’un crayon et d’un papier pour déterminer, si besoin :

  • les verres faciles à éliminer et ceux qui sont importants ;
  • les personnes avec lesquelles vous aimez siroter une liqueur et celles qui vous incitent à boire le verre de trop ;
  • les moments où vous ne pouvez pas vous passer de boire.

Une fois cette liste établie, il vous suffit de suivre les enseignements de ce pense-bête et :

  • enlever les verres qui ne vous tiennent pas à cœur ;
  • préférer les personnes qui consomment modérément de l’alcool ;
  • favoriser les activités où vous ne buvez pas ;
  • et si vous êtes au mois de janvier, tenter de ne pas boire pendant un mois lors du Dry January.

Toutes ces petites actions vous permettent de faire un point sur votre consommation d’alcool et vous serez peut-être étonné de vous rendre compte que les apéritifs, ce n’est pas automatique !

Les effets de l’alcool sur la santé

Les effets de la prise d’alcool ne sont pas les mêmes selon son âge ou sa situation.

Le « binge drinking », une pratique des plus jeunes

Le « binge drinking » est le terme d’une pratique qui désigne une « ivresse expresse » : il s’agit de s’alcooliser le plus rapidement possible pour obtenir rapidement un état d’ivresse. L’Inserm estime que 40 à 60 % des jeunes européens s’adonnent à cette « pratique », provoquant des séquelles, à long terme sur le cerveau, qui est encore en développement.

Les autres risques pour la santé sont :

  • des troubles cardiovasculaires ;
  • une cirrhose ;
  • des cancers (classé comme cancérigène avéré depuis 1988).

Les risques immédiats de la consommation d’alcool pour tous les âges

Les effets sont différents si l’on consomme massivement en peu de temps ou si la prise est plus progressive. Mais dans tous les cas, les conséquences sont là !

On dit que l’alcool est un produit psychoactif : cela signifie qu’il a un effet direct sur le cerveau. A faible dose, cela procure détente et sensation d’euphorie, avec un sentiment de désinhibition, qui est souvent recherché.

En revanche dès que l’on est ivre, de nombreux effets apparaissent en même temps que des risques augmentent : une tendance à l’agressivité, la prise de risque puis un état de somnolence.

Les femmes enceintes : zéro alcool pendant la grossesse

Depuis quelques années, les autorités sanitaires alertent les femmes enceintes sur la nécessité de ne pas boire d’alcool pendant le temps de leur grossesse. C’est un principe de précaution car il n’a pas encore été établi de niveau de consommation d’alcool sans risque pour l’enfant. En revanche, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui concerne une naissance pour 1000, entraîne des retards de développement du fœtus. Il est donc préférable de s’abstenir pendant les 9 mois !

Prudence pour les personnes plus âgées

Si l’on recommande toujours aux plus jeunes de prêter attention aux effets de l’alcool, il est moins fréquent de prévenir les plus âgés des dangers d’une alcoolisation. En effet, après 65 ans, l’organisme tolère moins bien l’alcool : le taux d’alcoolémie baisse plus lentement. C’est pour cette première raison qu’il est conseillé aux seniors de ne pas dépasser un verre par jour.

L’autre danger réside dans l’interaction possible avec les médicaments. Leur efficacité peut diminuer, tout en augmentant les effets indésirables. La consommation d’alcool peut favoriser les chutes, mais aussi les troubles du comportement et même la survenue d’une confusion mentale.

Le saviez-vous ?

Un accompagnement à Paris pour les risques d’addiction avec l’alcool.

Vous pouvez faire appel à l’Association Addictions France

13 rue d’Aubervillier, 75018 Paris

Tél. : 01 46 06 26 00