Santé publique

La cigarette électronique et la santé

Mis à jour le 04/05/2023 | 5 min de lecture

Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. Il tue un fumeur régulier sur deux et fait perdre 20 à 25 ans d’espérance de vie. L’arrêt du tabac représente un véritable enjeu de santé publique. Depuis son arrivée, la cigarette électronique s’est imposée comme une alternative à la cigarette classique. Pour autant, elle n’est pas sans danger et reste un produit avec de la nicotine, produit classé « substance très dangereuse » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’essentiel

  • Les dangers liés à l’inhalation de la nicotine dépendent de la manière dont les liquides sont dosés mais aussi de la puissance de la cigarette électronique.
  • La nicotine étant présente dans la plupart des produits à inhaler, l’OMS recommande aux enfants, aux adolescents mais aussi aux femmes enceintes ou en âge de procréer de ne pas utiliser l’e-cigarette.
  • Même s’il n’est pas possible pour l’instant de montrer la toxicité du vapotage auprès des non-utilisateurs, ce n’est pas non plus de la « vapeur d’eau », les risques existent, et leur toxicité est à l’étude.
Cigarette ou E-cigarette

La cigarette électronique, description

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Inventée en Chine par Hon Lik en 2006, la cigarette électronique reproduit la forme d’une cigarette classique. Le principe de la vapote est de provoquer par un chauffage doux (environ 60°C) un aérosol plus ou moins concentré en nicotine. Les solutions de « e-liquides » sont composées de propylène glycol ou de glycérol, de divers arômes et éventuellement de nicotine.  Il existe aujourd’hui plus de 7 700 arômes différents.

Les modèles proposent des dosages différents : il existe quatre dosages possibles (3 à 6 mg/mL – 7 à 12 mg/mL – 13 à 17 mg/mL – 18 à 20 mg/mL). La Directive européenne du 3 avril 2014 sur les produits du tabac interdit les concentrations supérieures à 20 mg/mL.

La e-cigarette n’est pas vendue en pharmacie : aucun type de cigarette électronique ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), comme le rappelle l’Ansm (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

La toxicité en questions

Les autorités sanitaires sont très vigilantes depuis l’utilisation massive des cigarettes électroniques.

Les dangers liés à l’inhalation de la nicotine dépendent de la manière dont les liquides sont dosés mais aussi de la puissance de la cigarette électronique. Certaines bouffées peuvent être semblables à celles d’une cigarette « classique ».

La nicotine étant présente dans la plupart des produits à inhaler, l’OMS recommande aux enfants, aux adolescents mais aussi aux femmes enceintes ou en âge de procréer de ne pas utiliser l’e-cigarette : l’exposition du fœtus mais aussi de l’adolescent à la nicotine a des conséquences à long terme sur le développement du cerveau.

En ce qui concerne la consommation passive, le vapotage augmente la concentration de fond de certaines substances toxiques, de nicotine et de particules fines et ultrafines dans l’air. Même s’il n’est pas possible pour l’instant de montrer la toxicité du vapotage auprès des non-utilisateurs, ce n’est pas non plus de la « vapeur d’eau », les risques existent, et leur toxicité est à l’étude.

Dans un rapport sur les bénéfices-risques de la cigarette électronique pour la population en général, le Haut conseil de la santé publique constate le manque de recul pour évaluer les risques liés à la consommation de l’e-cigarette et engage à la vigilance sur les produits, avec un approfondissement des études à mener, tant sur l’aspect de santé publique que sur les impacts sociaux.

Un outil supplémentaire pour l’arrêt du tabac ?

Selon Santé publique France, quatre vapofumeurs sur cinq estiment avoir diminué leur consommation de cigarettes grâce à l’e-cigarette. Mais pour l’instant, les données scientifiques mettant en relation sevrage tabagique et cigarette électronique ne sont pas encore assez fiables pour que l’opinion publique puisse être arrêtée. Le niveau élevé d’intention d’arrêt du tabac exprimé par les vapofumeurs apparaît prometteur.

Quelques études ont été menées pour comparer l’effet du vapotage par rapport à l’utilisation des patchs. Dans les deux cas, il semble que l’arrêt total n’est pas toujours possible. En revanche, il est noté une baisse certaine de la consommation du tabac. Mais la diminution du tabac ne signifie pas qu’il n’y a plus de risque pour la santé. Seul l’arrêt total du tabac permet une amélioration pour la santé

>>> Le site tabac-info-service.fr fait le point sur les différentes stratégies pour arrêter de fumer. Pour arrêter de fumer et adopter la stratégie de sevrage la plus adaptée, il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel de santé.

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Le saviez-vous ?

Interdiction de vapoter

Il est interdit de vapoter dans :

  • les établissements scolaires ;
  • les établissements destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs ;
  • les moyens de transport collectif fermés. Il en est de même dans
  • les lieux accueillant des postes de travail, fermés et couverts à usage collectif.

Pour plus d’information : service-public.fr