Prévention

Bronzage en institut : des mesures pour limiter les risques

Mis à jour le 09/02/2023 | 5 min de lecture

Contrairement aux idées reçues, le bronzage en institut n’est pas sans risque pour la santé. Un point sur la réglementation et les bons réflexes à adopter face aux UV artificiels.

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Risques sanitaires du bronzage artificiel en cabine

Selon les données de l’Inpes et de l’Inca, le bronzage par ultraviolets artificiels est une pratique répandue dans notre pays, alors même que le nombre de cancers de la peau double quasiment tous les 10 ans. Ainsi, 13 % des Français de 15 à 75 ans déclarent y avoir eu recours au moins une fois dans leur vie et un tiers des usagers récents disent le faire plus de 10 fois par an. Et si la majorité des sondés (89 %) fait le lien entre le risque de cancer et le bronzage artificiel, seulement 49 % d’entre eux estiment être bien informés sur les dangers de cette pratique.

De plus, certaines idées reçues persistent : ainsi, près d’un quart des personnes interrogées pensent à tort que l’exposition aux UV artificiels avant les vacances prépare la peau et permet d’éviter les coups de soleil.

Qui dit bronzage artificiel dit bronzage sans protection

En cause : les UVA, présents en plus grande quantité dans les UV artificiels que dans les rayons du soleil. Or, ce sont les UVB qui contribuent à la synthèse de la vitamine D. Les UVA sont également responsables d’un vieillissement cutané prématuré (les rides apparaissent plus vite, plus tôt) et sont impliqués dans la survenue des cancers de la peau.

Des effets d’autant plus nocifs si l’exposition est fréquente, et débutée tôt : selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), le risque de mélanome est augmenté de 60 % chez une personne qui a commencé à bronzer en institut avant 30 ans. Mais il convient de garder à l’esprit qu’une exposition aux rayons artificiels même occasionnelle augmente le risque de cancer.

Ainsi, l’institut de veille sanitaire (InVS) – Santé publique France attribue chaque année 350 cas de mélanome et 76 décès aux cabines de bronzage en France.

Réglementation : vers plus d’encadrement du bronzage en institut

La réglementation autour des appareils de bronzage a été mise à jour en 2016 avec la loi de modernisation du système de santé. Il ne s’agit pas d’interdire totalement le bronzage artificiel, mais de limiter sa promotion.

Les professionnels qui proposent des prestations de bronzage artificiel (cabines ou lampes à UV) doivent mettre à disposition des consommateurs des informations claires quant à la sécurité et aux risques encourus.
Sont proscrits :

  • l’utilisation des appareils par des mineur ;
  • la pratique de tarifs promotionnels ;
  • les messages publicitaires laissant penser que le bronzage artificiel est bon pour la santé.

Il est également obligatoire de :

  • Fournir des lunettes de protection aux clients ;
  • Former le personnel chargé de surveiller l’activité ;
  • Déclarer l’exploitation d’un appareil de bronzage ;
  • Le soumettre à un contrôle technique régulier.

Se prémunir des risques du bronzage artificiel

Les personnes qui souhaitent pratiquer le bronzage en institut doivent respecter plusieurs mesures de prévention pour préserver leur santé au maximum, à commencer par solliciter un avis médical.

Le médecin peut vérifier la présence d’éventuels facteurs pouvant accroître le risque de cancer tels que des antécédents personnels ou familiaux, ou la prise de certains traitements incompatibles avec une exposition.

Il est également conseillé de bien protéger les zones génitales, de vérifier systématiquement les conditions d’hygiène de la cabine, et de respecter la durée et la fréquence des séances préconisées par l’institut.

Le saviez-vous ?

La photothérapie UV en dermatologie

Certaines dermatoses, comme par exemple le psoriasis, les eczémas généralisés, les lymphomes cutanés, peuvent bénéficier d’un traitement par photothérapie UVA UVB. Les séances ont lieu dans des cabines spécifiques, avec du matériel contrôlé réservé aux dermatologues et émettant des longueurs d’ondes spécifiques. La prescription de ces séances est faites par le dermatologue qui en évaluera le bénéfice/ risque.

Avant de débuter ce type de traitement, le dermatologue effectue un contrôle préalable des lésions « à risques » de la peau, ainsi qu’un bilan des expositions solaires et aux UV. Le bilan cutané est indispensable avant de débuter le traitement.

Ce traitement peut être pris en charge par l’Assurance Maladie. Avant de commencer le traitement, pour qu’il soit remboursable, il faut que le dermatologue fasse une demande d’accord préalable auprès de l’Assurance Maladie.